Phrasé pentatonique : comment la fondamentale va tout changer !
Lorsque l’on commence à improviser à la guitare, la gamme pentatonique devient très vite un passage obligé. Elle est simple, efficace, musicale, et fonctionne dans une multitude de styles, en particulier le blues et le rock. Pourtant, malgré des heures de travail sur les différentes positions, beaucoup de guitaristes ont le même ressenti : « je connais mes positions, mais je ne sonne pas vraiment ».
Dans l’immense majorité des cas, le problème ne vient ni du manque de technique, ni du manque de travail, mais d’une erreur bien plus profonde : ne pas repérer la fondamentale.
Pourtant, cette dernière a une incidence importante sur le phrasé pentatonique.
Dans ce tuto, nous allons voir pourquoi la fondamentale est absolument centrale, et comment son repérage peut littéralement transformer votre phrasé, vos improvisations et votre compréhension du manche de votre instrument.
Une erreur très fréquente chez les guitaristes autodidactes
Cette erreur concerne quasiment tous les guitaristes débutants en improvisation, et plus encore les autodidactes.
Elle consiste à apprendre les positions de la gamme pentatonique comme des formes isolées, sans jamais insister sur la fondamentale.
Prenons un exemple simple.
Vous travaillez une gamme pentatonique de Sol mineur. Vous commencez par la première position. Tout se passe bien. Vous sentez la tonalité, l’accord est clair, votre jeu est relativement naturel.
Pourquoi ?
Parce que, dans cette première position, la fondamentale est évidente. Elle est la première note jouée, et votre oreille l’identifie immédiatement comme point de repère.
Mais dès que vous passez aux autres positions, quelque chose change.

Pourquoi les autres positions de la pentatonique posent problème
Dans les positions suivantes, beaucoup de guitaristes adoptent un réflexe dangereux :
ils insistent sur la première note de la position, simplement parce que c’est celle sur laquelle la forme commence.
Or, cette note n’est plus la fondamentale.
Résultat :
- vous débutez vos phrases sur une note « secondaire »,
- vous les terminez sur cette même note,
- et vous perdez progressivement le ressenti de la tonalité.
La troisième position est encore plus problématique. On la mémorise mécaniquement : première position, deuxième, troisième… sans jamais se demander quelle est la note réellement importante dans cette zone du manche.
Le problème n’est donc pas la gamme pentatonique en elle-même, mais la manière dont elle est abordée.
Phrasé pentatonique : le vrai centre de gravité
La fondamentale pentatonique n’est pas une note parmi d’autres.
C’est le cœur de l’accord, la note qui définit la tonalité et vers laquelle tout doit naturellement tendre.
Lorsque vous jouez une gamme sans repérer clairement sa fondamentale :
- votre oreille perd le centre tonal,
- vos phrases manquent de direction,
- votre improvisation devient floue.
À l’inverse, dès que vous identifiez la fondamentale pentatonique dans chaque position :
- le manche devient beaucoup plus logique,
- les positions cessent d’être des schémas indépendants,
- votre jeu gagne immédiatement en cohérence.
Chaque position de la gamme pentatonique doit être pensée autour de sa fondamentale, et non autour de sa forme.

Associer une fondamentale pentatonique à chaque position
L’un des conseils les plus importants que vous puissiez appliquer est le suivant :
👉 associez systématiquement une fondamentale à chaque position que vous travaillez.
Reprenez une position que vous connaissez déjà. Cherchez consciemment la note correspondant à la tonalité (par exemple Sol si vous êtes en Sol mineur). Une fois cette note repérée, faites-en votre point d’ancrage.
Ne pensez plus :
« cette position commence ici »
Mais plutôt :
« cette position s’organise autour de cette fondamentale ».
Ce simple changement de perspective modifie radicalement votre façon de jouer.
La fondamentale comme “note aimant” dans le phrasé pentatonique
Une image très parlante consiste à voir la fondamentale pentatonique comme une note aimant.
Toutes les autres notes de la gamme créent des tensions plus ou moins fortes, mais elles ont toutes tendance à vouloir revenir vers cette note centrale. C’est exactement ce qui donne du sens à un phrasé.
Lorsque vous phrasez autour de la fondamentale :
- vos phrases ont un début clair,
- une tension identifiable,
- et une résolution naturelle.
Même avec très peu de notes, votre improvisation devient musicale, parce qu’elle raconte quelque chose.
Essayez cet exercice simple :
dans une position donnée, commencez vos phrases sur la fondamentale, développez-les, puis revenez-y systématiquement. Vous sentirez immédiatement la différence.
J’illustre ce point parfaitement dans le tuto YouTube !
Un impact majeur sur le phrasé pentatonique blues
Si vous aimez le blues, le repérage de la fondamentale pentatonique est absolument indispensable.
Un exemple typique consiste à jouer avec la tierce mineure et la tierce majeure, cet intervalle emblématique du blues. En créant volontairement cette tension, puis en la résolvant sur la fondamentale, vous obtenez un phrasé expressif, vivant et crédible.
Ce type de jeu :
- donne une identité forte à vos phrases,
- évite l’effet “plan de gamme”,
- fonctionne dans toutes les positions, à condition d’avoir repéré la fondamentale.
La pentatonique cesse alors d’être un simple outil technique pour devenir un véritable langage musical.
La fondamentale et la représentation de l’harmonie
La gamme pentatonique est souvent associée au phrasé blues, mais elle est aussi un outil redoutable pour apprendre à suivre une grille d’accords.
Imaginons une grille simple :
- un accord de Sol mineur,
- suivi d’un accord de Ré mineur.
Si, pendant l’accord de Sol mineur, vous insistez sur la fondamentale Sol, puis que vous passez à la fondamentale Ré lorsque l’accord change, votre improvisation va naturellement refléter l’harmonie.
Même avec des phrases très simples, l’auditeur ressentira immédiatement les changements d’accords.
Pourquoi ?
Parce que vous mettez en avant les fondamentales, et que vous phrasez autour d’elles.

Improviser sans backing track pour renforcer ce travail
Un exercice extrêmement efficace pour intégrer ce concept consiste à improviser sans backing track.
Sans accompagnement, vous êtes obligé :
- de visualiser l’harmonie,
- de sentir les accords,
- de les représenter uniquement par votre jeu.
Dans ce contexte, le repérage de la fondamentale pentatonique devient indispensable. C’est elle qui vous permet de maintenir une cohérence harmonique, même en solo.
Cet exercice développe à la fois :
- l’oreille,
- le phrasé,
- et la compréhension du manche.
Une nouvelle vision de la gamme pentatonique
En travaillant la fondamentale de cette manière, votre vision de la gamme change complètement :
- les positions se connectent entre elles,
- le manche devient un tout cohérent,
- votre improvisation gagne en clarté et en musicalité.
Vous ne jouez plus des formes mémorisées.
Vous jouez autour d’un centre tonal clair.
C’est souvent à ce moment-là que les guitaristes ont un véritable déclic en improvisation.
Aller plus loin avec la méthode FDC
Tout ce travail sur la fondamentale pentatonique est détaillé dans la méthode FDC présentée dans l’ebook
« 8 cours, 8 semaines : maîtriser les bases de l’improvisation ».
Cette méthode vous accompagne pas à pas pour :
- repérer les fondamentales sur tout le manche,
- comprendre leur rôle harmonique,
- et les intégrer naturellement dans votre phrasé.
L’ebook est totalement gratuit.

Conclusion
Si vous deviez retenir une seule chose, ce serait celle-ci :
👉 la fondamentale va tout changer dans votre phrasé.
Dès aujourd’hui :
- repérez la fondamentale dans chaque position,
- phrasez autour d’elle,
- utilisez-la comme point d’ancrage musical.
Vos improvisations gagneront immédiatement en clarté, en direction et en expressivité.


