Comment les grands du rock utilisent la signature rythmique 7-4 pour composer ?
Introduction : une mesure pas comme les autres
La plupart des morceaux que nous écoutons sont en 4/4. C’est la mesure la plus courante en musique moderne : quatre temps, quatre noires, un cycle régulier que notre oreille reconnaît immédiatement.
Mais parfois, certains artistes osent sortir des sentiers battus. Ils composent avec des signatures rythmiques plus rares, comme le 7/4, qui donnent à leurs morceaux une couleur immédiatement singulière.
Dans cet article, je vous propose de comprendre la signature rythmique 7/4, de la ressentir concrètement à travers trois titres cultes et d’apprendre à l’expérimenter à la guitare.
Et si vous souhaitez aller plus loin, un mini e-book gratuit vous attend à la fin de cet article, avec des exercices, plusieurs titres composés en 7/4 pour vous aider encore plus et un petit test pour valider vos connaissances.
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Qu’est-ce qu’une signature rythmique ?
Une signature rythmique indique le nombre de temps contenus dans une mesure et la valeur de la note qui sert d’unité.
Dans le cas du 4/4, cela signifie qu’il y a quatre noires par mesure. C’est ce que l’on ressent instinctivement en écoutant la majorité des morceaux pop, rock ou funk.
Prenons un exemple simple avec It Ain’t Over Till It’s Over de Lenny Kravitz :
quand vous l’écoutez, vous ressentez naturellement quatre battements réguliers avant que la boucle rythmique ne recommence.
🟢 1 – 2 – 3 – 4 | 1 – 2 – 3 – 4
C’est fluide, équilibré, familier.
Mais si l’on modifie ce cycle en 7 temps, la sensation change complètement (voir le tuto YouTube en cliquant ici ) :
Essayez de ressentir sept pulsations au lieu de quatre :
🔵 1 – 2 – 3 – 4 – 5 – 6 – 7 | 1 – 2 – 3 – 4 – 5 – 6 – 7
C’est totalement tiré par les cheveux sur ce titre… Clairement.
Le cycle paraît plus long, la reprise tombe plus tard, ce qui crée une tension rythmique un peu étrange.

Ressentir le 7-4 : comprendre avant de compter
Avant même de compter, le plus important est de ressentir la pulsation.
Le 7/4 n’est pas là pour « faire compliqué » : il permet simplement d’exprimer une idée musicale différente, un groove qui casse les repères habituels.
Quand on apprend la guitare, on a souvent tendance à raisonner uniquement en notes et en accords.
Mais le rythme est un pilier fondamental.
Ressentir une mesure en 7/4, c’est accepter un cycle un peu décalé, où la phrase revient « un peu plus tard » que prévu (ou un peu plus tôt si on pense à deux mesures en 4/4).
🎵 1. “Times Like These” – Foo Fighters
Le premier exemple emblématique, c’est Times Like These de Foo Fighters.
Tout le morceau n’est pas en 7-4, mais le riff principal, celui que tout le monde connaît, l’est bel et bien.
Dave Grohl ne s’est probablement pas dit : « Tiens, je vais écrire un riff en 7/4. »
Il a simplement joué une phrase qui lui paraissait naturelle, et le résultat tombait… sur sept noires par mesure.
Ce qui est remarquable, c’est que ça sonne parfaitement fluide. Le 7/4 ne choque pas : il groove, il pulse, il transporte.
Essayez de le compter :
1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 | 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
À tempo lent, vous sentirez clairement la mesure s’étirer avant de revenir au point de départ.
C’est un excellent morceau pour s’initier à la sensation du 7/4 sans se sentir perdu.
💡 Astuce : jouez le riff lentement et marquez chaque battement du pied pour ancrer la pulsation. Avec un peu de pratique, vous sentirez naturellement le retour sur le temps 1.

🎶 2. “All You Need Is Love” – The Beatles
Deuxième cas : All You Need Is Love des Beatles.
Ici, la signature rythmique est plus… chaotique.
Le morceau alterne entre 7/4 et 4/4, ce qui crée un effet un peu déroutant, surtout dans l’introduction.
La section la plus célèbre – celle qui commence sur le thème principal – est bien en 7/4.
Si vous comptez, vous trouverez sept noires avant que la phrase ne redémarre.
Le morceau est shuffle, presque bluesy, ce qui rend le comptage moins évident.
Mais si vous ressentez les pulsations en noire, vous remarquerez que la phrase « tombe » un peu avant là où vous l’attendiez.
🧠 À écouter attentivement : la transition entre les mesures à 7 et celles à 4. On sent un léger déséquilibre qui devient presque un effet de style.
Personnellement, je trouve que le 7-4 ici est « un peu tiré par les cheveux ».
On a tellement écouté ce titre que c’est devenu naturel, mais, contrairement au 3ème titre que je vous propose, je le trouve moins « logique ».
Résultat : une intro décalée, mais culte.

💥 3. “Money” – Pink Floyd : le riff le plus culte avec la signature rythmique 7/4
Difficile de parler du 7/4 sans évoquer Money de Pink Floyd.
C’est sans doute le titre le plus emblématique jamais composé dans cette signature.
Ce riff légendaire, repose entièrement sur une mesure à sept temps.
Contrairement aux deux exemples précédents, ici le 7/4 est la fondation du morceau. C’est ce qui lui donne cette sensation mécanique et parfaitement adaptée au thème de la chanson.
Le groove est shuffle lui aussi, très bluesy, ce qui ajoute encore une dimension rythmique intéressante.
Si vous comptez lentement en noire :
1 – 2 – 3 – 4 – 5 – 6 – 7 | 1 – 2 – 3 – 4 – 5 – 6 – 7
C’est un cas d’école : le 7/4 au service de la composition.
Essayez d’ajouter un temps pour voir. C’est à dire le jouer en 4/4 classique : cela devient immédiatement étrange. Le morceau perd son équilibre.
C’est justement là que réside la beauté de ce titre — Oui, la mesure est atypique mais très bien exploité.
Ainsi, cela devient aussi naturel que n’importe quelle titre en 4/4.

Le 7-4 dans la composition : quand la complexité devient naturelle
Ce qui rend ces morceaux fascinants, c’est qu’aucun ne sonne “technique”.
Les compositeurs ne cherchaient pas à faire une démonstration rythmique.
Ils ont simplement suivi leur intuition musicale, et le 7/4 s’est imposé naturellement.
👉 C’est une belle leçon de composition :
ne pensez pas d’abord en termes de chiffres ou de théorie,
mais en ressenti, en énergie, en tension.
Le rythme doit avant tout servir la musique, pas l’inverse.
En tant que guitariste, vous pouvez expérimenter le 7/4 de manière très concrète :
- Composez un riff en 4/4 sur deux mesures, puis supprimez le dernier temps,
- Enregistrez-vous et écoutez si le tout reste musical.
C’est souvent dans ces “déséquilibres” que naissent les idées les plus originales.
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